Témoignages • 06.12.22
À la rencontre de Sarah Chazal, alumni et expatriée au Québec
Sarah Chazal, diplômée en Ms Communication digitale et e-influence à Digital College, s'est envolée à destination de Montréal après sa diplomation en 2019. À travers cet article, elle témoigne de son parcours et de sa nouvelle vie au sein de la grande métropole.
Parle-nous de ton parcours avant de partir à Montréal
Je me permets de remonter loin dans mon parcours académique et professionnel, car c’est ce parcours précisément qui m’a permis d’entrer chez Digital College, de construire un bout de vie à Paris et d’immigrer ensuite au Québec. Je viens d’une toute petite ville en Haute-Savoie dans un environnement où l’accès aux études supérieures est compliqué. Etant plus jeune, je n’envisageais pas de poursuivre mes études puisqu’un bac ou un bac +2 est largement suffisant pour trouver des emplois dans la région qui promet des postes dans le tourisme et le décolletage. J’ai pourtant fini par comprendre que ces milieux n’étaient pas faits pour moi et j’ai décidé de m’émanciper de tout cela au début de ma vingtaine en partant à Lyon tenter ma chance chez Sup de Pub. L’expérience fut courte et très décevante. La Haute-Savoie m’étant inenvisageable, j’ai pris la décision de vivre une petite expérience à Londres. C’est là-bas, en travaillant pour une école de communication française que j’ai compris tout le chemin qu’il me restait à faire.
Je suis donc rentrée en France et plus précisément à Paris pour la rentrée 2017 où j’allais poursuivre mon parcours scolaire (et professionnel en même temps) chez Digital College, une école qui me semblait promouvoir la diversité et qui se positionne bien loin de ces écoles élitistes. J’ai eu la chance de faire mon alternance chez Viaccess-Orca qui m’a beaucoup appris et dans laquelle je me suis épanouie.
Après mes études et avant mon départ en 2021, je cumulais les CDD en tant qu’assistante ou chargée de communication dans des entreprises à Paris. J’ai eu la chance de travailler directement chez des annonceurs qui m’ont beaucoup appris mais je trouvais que les belles opportunités se faisaient de plus en plus rares et les demandeurs d’emploi dans mon secteur de plus en plus nombreux (surtout, on remerciera la pandémie qui a permis ce climat).
Qu’est-ce qui t’a donné envie de partir à Montréal ?
J’ai toujours été attirée par les expériences à l’étranger et je savais que je souhaitais quitter de nouveau la France malgré la pandémie et les restrictions en cours.
Je ne connaissais absolument pas le Québec avant de venir et j’hésitais même entre plusieurs pays. Après réflexion et recherches j’avais pu constater que Montréal était le choix le plus pertinent pour les raisons ci-dessous :
- la multitude de postes disponibles,
- la facilité/rapidité d’embauche,
- l’environnement francophone (et anglophone),
- une mentalité qui colle bien à la mienne,
- l’accès à la culture et la production d’objets culturels intéressants,
- la neige (point important pour une Haute-Savoyarde)
Parle-nous un peu de tes démarches pour entrer sur le territoire et tes recherches d’emploi
Les démarches ont été différentes durant cette période puisque les frontières étaient fermées. Pour entrer sur le sol canadien il fallait posséder un contrat de travail avec une entreprise afin de pouvoir présenter une demande à l’immigration et être acceptée. J’ai eu la chance de trouver très rapidement depuis la France grâce au site PVtistes et de partir en quelques semaines après avoir trouvé mon emploi que j’occupe encore actuellement. Ça a été très rapide.
Les délais d’immigration sont plus longs aujourd’hui avec les différentes crises humanitaires depuis 2021 donc je me considère comme chanceuse de ce côté-là même si le parcours a été précipité et stressant et qu’il continue de me demander beaucoup de choses mentalement (le statut d’immigré est précaire sur certains points malgré tous les avantages que nous avons comparé à la France).
Les processus de recrutement sont-ils différents de la France ?
Les processus de recrutement sont plutôt différents si on tombe sur une entreprise québécoise. Comme il y a beaucoup de Français à Montréal, il est donc très facile de tomber sur un employeur français.
Lors d’un entretien, les employeurs posent plus de questions sur nos savoir-faire et savoir-être que sur notre parcours professionnel. Ils proposent une mise en situation rapide afin d’évaluer nos capacités. Il sera rarement demandé quelles qualités et défauts nous avons et autres questions habituelles. Aussi, les recommandations et les retours positifs (ou non) sur notre travail sont très appréciés et pour cela, ils contactent souvent les anciens employeurs.
Pour le reste, avec la pénurie de main-d’œuvre qui touche tous les secteurs, tout est très rapide. On peut prendre le poste dans les quelques jours après l’entretien ou dans les deux semaines. À ce jour, je n’ai jamais vu de recrutement long.
Quels sont les avantages de vivre à Montréal ?
Montréal est une ville hétéroclite, passionnante, stimulante, mais sans être étouffante. Ce que j’apprécie le plus, c’est l’opportunité de vivre en tant que francophone dans un espace partagé avec les anglophones. Les entreprises sont nombreuses et dans plein de secteurs hyper intéressants, les organismes communautaires y sont nombreux aussi et les opportunités ne manquent pas. Par ailleurs, Montréal est une métropole unique et qui ne reflète pas le Québec, chaque quartier est différent et possède sa ou ses communauté(s). C’est une ville d’Amérique du Nord et européenne à la fois.
Aussi, si on apprécie l’hiver, on y coule des jours heureux. Il peut faire facilement -20 en janvier mais, étonnamment, on y prend goût. Durant l’été, c’est encore plus extraordinaire, des gens, des festivités et des festivals partout.
En quoi ta formation à Digital College t-a-t-elle aidée ?
Je vais être tout à fait honnête à ce sujet mais au Québec le niveau scolaire n’arrive pas à la cheville de ce que nous propose la France. Digital College m’a offert la possibilité de connaître les multiples possibilités dans notre écosystème et j’ai été ravie de cela. Je me sens chanceuse d’avoir évolué dans un contexte multiculturel et diversifié en termes d’apprentissage (je dis cela car j’avais commencé un cursus chez Ascencia Business School et j’avais pu switcher facilement et faire mes cours chez Digital College). La semaine de découverte à San Francisco m’a permis de retrouver le goût de l’immigration et de la découverte donc je ne peux qu’être reconnaissante de cela.