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LE TOUR DU MONDES DES OBJETS CONNECTES
- mars 30, 2017
- Publié par : Maxime Dahan
- Catégorie : Webmarketing

Le séisme de l’Internet des Objets aura plusieurs épicentres. Un tour du monde du Web 3.0 permet d’appréhender la stratégie des acteurs selon les régions et de prédire quelles seront les zones clés de cette nouvelle révolution à la fois industrielle et numérique.
Notre introduction à la géopolitique de l’Internet of Things partira des Etats-Unis, leader aux pieds d’argile, avant de nous emmener en Allemagne où l’on rêve d’une quatrième révolution industrielle. Cap sur l’Asie ensuite, vivier de smart cities et de hubs technologiques ultra-connectés. Retour en Europe via l’Afrique, nouvelle frontière numérique. Le séisme de l’Internet des Objets aura plusieurs épicentres. Un tour du monde du Web 3.0 permet d’appréhender la stratégie des acteurs selon les régions et de prédire quelles seront les zones clés de cette nouvelle révolution à la fois industrielle et numérique.
Notre introduction à la géopolitique de l’Internet of Things partira des Etats-Unis, leader aux pieds d’argile, avant de nous emmener en Allemagne où l’on rêve d’une quatrième révolution industrielle. Cap sur l’Asie ensuite, vivier de smart cities et de hubs technologiques ultra-connectés. Retour en Europe via l’Afrique, nouvelle frontière numérique. Fin du voyage en France qui, une fois n’est pas coutume, mise tout sur ses entrepreneurs.
Etats-Unis : leader aux pieds d’argile des objets connectés
Leader des objets connectés, les Etats-Unis ont tout pour réussir dans le Web 3.0. Ils disposent de pôles d’innovation mondialement reconnus et donc attractifs, dont l’emblématique Silicon Valley. Ils conservent un tissu industriel très dense et plusieurs comptent sur les puces RFID pour décaper la rust belt (ceinture rouillée). Par ailleurs, la qualité de la recherche conduite dans les meilleures universités du monde est en mesure d’entretenir la machine à innover indispensable pour concevoir des objets connectés. Derniers atouts : l’ingénierie financière et la culture nationale du risque qui permettent de mobiliser les fonds nécessaires pour les entrepreneurs de l’Internet des Objets.
Quelques ombres ternissent ce rêve américain 3.0. Tous ces atouts doivent en effet être placés dans une dynamique commune, ce qui suppose de réconcilier économie numérique et économie industrielle, souvent opposées y compris territorialement. Par ailleurs, la qualité de la recherche et des universités dépendent entièrement de la capacité américaine à attirer les meilleurs cerveaux : dans ces secteurs le repli sur soi est un risque mortel comme l’a montré la récente fronde des grands acteurs technologiques contre les mesures anti-immigration du Président Trump. D’autant plus que les américains doivent faire face dans le secteur de l’Internet of Things à une concurrence internationale féroce : toutes les grandes régions économiques veulent être à la pointe des objets connectés.
Allemagne : un rêve industriel 4.0
L’essor de l’industrie est indissociable de l’histoire de la nation allemande. Aussi, la perspective d’une quatrième révolution industrielle est-elle vécue comme une grande espérance. Les Allemands ont ainsi popularisé l’expression « Usine 4.0 » pour désigner l’usine connectée du futur.
L’opportunité est belle pour toutes les firmes germaniques qui ont misé sur le haut de gamme et la qualité, qui ont investi massivement dans la robotique et l’intelligence industrielle pour leurs usines. Les constructeurs allemands, en particulier, peuvent espérer occuper les premiers rangs sur les marchés émergents de l’automobile connectée, quand bien même l’innovation technologique viendrait d’ailleurs.
Mais ce grand défi nécessite, à côté des beaux groupes industriels et des PME solides dont l’Allemagne est bien pourvue, un réseau de startups innovantes capables d’imaginer de nouveaux objets et de nouveaux usages. Le modèle allemand doit aussi résister à la concurrence des GAFA qui bousculent les frontières traditionnelles de l’industrie : pour l’heure à la pointe de la recherche sur la voiture autonome on retrouve la Google Car ou Uber en lieu et place d’Audi ou Volkswagen.
Asie : le grand bond en avant des villes connectées
L’explosion urbaine dans plusieurs pays asiatiques corrélée avec des excédents commerciaux importants et un attrait historique pour les nouvelles technologies crée un terreau exceptionnel pour le développement des villes connectées.
Le meilleur exemple reste Sengdo en Corée du Sud : quartier ultra connectée ou le géant américain Cisco teste de nombreux services urbains innovants. Des pôles dédiés au Web 3.0 existent aussi en Chine. En 2009, Wen Jiabao, alors premier ministre chinois, fixait dans la ville de Wuxi un objectif pour son pays : devenir l’un des géants de l’Internet des objets. Le Japon, proche de l’Allemagne de ce point de vue, voit pour sa part dans l’Internet des Objets l’occasion de renouer avec ses grandes heures industrielles, celles de la High Tech.
Afrique : la nouvelle frontière numérique
L’Afrique est la nouvelle frontière numérique. Paradoxalement son déficit d’infrastructure lui permet de porter directement des projets connectés et intelligents et donc d’entrer de plain-pied dans l’univers du Web 3.0. C’était l’un des enjeux du grand programme porté par Jean-Louis Borloo pour l’électrification du continent.
Les pays d’Afrique peuvent en outre s’appuyer sur l’usage exponentiel des réseaux sociaux qui a fait émerger une nouvelle culture du Web et de nouveaux réseaux. L’Afrique du Sud a ainsi été l’un des pionniers de la M-Assurance (assurance sur smartphone) et l’usage du paiement mobile est déjà plus développé au Kenya qu’en Europe grâce au succès du système M-Pesa.
Pour autant le besoin d’investissement, notamment en matière d’espaces connectés, reste considérable. Contrairement au web participatif 2.0, l’Internet des Objets est gourmand en capital et requiert un tissu industriel rodé. Le Web 3.0 met donc le digital africain à la croisée des chemins : pour certains pays c’est un gisement de croissance certain, pour d’autre c’est le risque d’un nouveau retard économique.
France : la French Tech au pays de Colbert
Et la France dans tout ça ? Elle parie – comme le préconise du reste la Commission européenne – sur les start-ups pour prendre sa place dans l’économie de l’Internet des Objets. La French Tech a déjà donné naissance à plusieurs champions des objets connectés : Parrot et ses drones ; Netatmo le roi du thermostat connecté ; Weenect et ses balises GPS familiales ; l’opérateur Sigfox ; Withings leader de la e-santé passé sous pavillon Nokia ; etc.
C’est évidemment un paradoxe que le pays de Colbert et du Commissariat au Plan mise sur la libre entreprise et l’initiative individuelle pour s’engager dans la révolution du Web 3.0. Qu’on se rassure : l’Etat joue un rôle essentiel via la Bpi qui investit significativement dans ce secteur. Son Directeur général Nicolas Dufourcq déclarait, à propos du financement de l’Internet des Objets : « Dans ce contexte, il n’y a pas de demi-mesure. Il faut mettre beaucoup d’argent pour financer un développement ambitieux ou rien du tout. »
Sources :
Alasair Gilchrist. Industry 4.0: The Industrial Internet of Things. Apress. 2016
Maciej Kranz. Building the Internet of Things: Implement New Business Models, Disrupt Competitors, Transform Your Industry. Wiley. 2017
Rajkumar Buyya. Internet of Things: Principles and Paradigms. Morgan Kaufmann. 2016